Posté le 07/12/2015 par Bernard Guillochon

07122015.jpg

Dans un article du « Monde Â» daté du 22-23 novembre dernier,  l’économiste Thomas Piketty, tout en reconnaissant que la réponse au terrorisme « doit être en partie sécuritaire Â», remonte à ce qui lui paraît constituer les racines de la haine  dont la France est actuellement la cible : les inégalités économiques au sein du Moyen-Orient, les interventions militaires des États-Unis dans cette région, la concentration des ressources pétrolières entre les mains de quelques oligarchies et la complicité de l’Occident à l’égard de celles-ci. 

Piketty enfonce le clou en dénonçant nos soutiens aux  pouvoirs autoritaires à l’extérieur de nos frontières, dans ces régions,  et l’absence d’une  véritable politique d’intégration des populations issues de l’immigration au sein de l’Hexagone. 

Ainsi,  pour l’auteur,  la violence de quelques fanatiques renvoie aux conditions économiques du monde et, singulièrement,  aux injustices du capitalisme contemporain, y compris sur notre sol.  

Cette analyse m’inspire trois  remarques :

Expliquer le  fanatisme religieux (ou qui prend prétexte de la religion) principalement par l’inégalité des richesses me paraît fort  discutable ; 

Piketty ne répond pas à la question essentielle et immédiate :  Que faisons –nous maintenant ? Doit-on opter ou non pour la poursuite de la guerre contre Daesh ? Doit–on entrer ou non dans une coalition plus étroite avec la Russie ?  Doit-on arrêter toute relation (notamment économique) avec  les pays du Golfe ?

Il est évident,  notamment à la lumière des événements récents, que la vie des entreprises françaises est de plus en plus impactée par le contexte géopolitique  auquel notre pays est confronté ; l’étude de ce contexte trouve donc toute  sa place au sein de cette chaire.