28 janvier 2014
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L'Inde, entre déboires et opportunités

Après le continent africain, la seconde conférence co-organisée par la Chaire Intelligence Economique et Stratégie des Organisations et le Cercle Géopolitique s’est intéressée à une autre puissance en devenir : l’Inde. A l’occasion de cette table-ronde organisée le 28 janvier dernier, cinq conférenciers relevant des milieux politique, de l’entreprise ou de la recherche sont venus exprimer leur point de vue sur cet émergent dont les ressorts restent encore énigmatiques pour les observateurs extérieurs.

Stéphanie Dameron (Chaire IESO) et Bernard Guillochon (Cercle Géopolitique) ont ainsi eu le plaisir d’accueillir Claude Blanchemaison, ancien Ambassadeur de France en Inde et enseignant à l’Université Paris-Dauphine, Jean-Joseph Boillot, conseiller au club du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), Jyoti Gupta, Professeur à l’ESCP, Olivier Lepick, Secrétaire général de Sogeti et Vincent Terrasson, Directeur Général délégué d’EGIS.

Les intervenants se sont accordés sur la complexité inhérente à la société indienne, une complexité assez directement liée à son extrême diversité. Que ce soit en termes territoriaux, sociaux, linguistiques ou religieux, l’Inde est née diverse, et mêle aujourd’hui tradition et modernité. Aussi son étude est-elle nécessairement pluridimensionnelle : l’analyse de l’économie indienne ne peut faire abstraction de la prégnance des composantes culturelle et sociale. A cet égard, la pénétration française en Inde en termes de parts de marché reste très faible (de l’ordre de 1%). L’Inde est un pays exigeant pour les investisseurs. Fort d’1.25 milliard d’habitants - dont une forte proportion est âgée de moins de 25 ans -, d’un taux de croissance annuel de 5%, d’un PIB se classant au troisième rang mondial (en parité de pouvoir d’achat), ce pays talonne la Chine et impose une sévère concurrence aux entreprises étrangères, notamment dans le domaine de l’informatique.

Pour autant, son potentiel de croissance se heurte à des problèmes de fond, avec une inflation structurelle avoisinant les 9%, une forte dépendance à la politique monétaire américaine, une grande défaillance des infrastructures de transport et d’énergie, et des niveaux de pauvreté, d’illettrisme et de corruption encore alarmants. C’est en comptant sur la stabilité de sa démocratie depuis plus de 60 ans, sur des décisions politiques courageuses – et notamment monétaires -, et sur un système éducatif solide que l’Inde continuera à se développer de manière certaine.